Analyse conjoncturelle de l'économie Française en juin 2024

L'enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, publiée le 10 juillet 2024, offre un aperçu détaillé de l'économie française pour le mois de juin. Menée auprès d'environ 8 500 entreprises, cette enquête révèle des dynamiques contrastées entre les différents secteurs économiques et met en lumière les perspectives pour juillet. Voici une analyse approfondie des principaux enseignements de cette enquête.

Une légère reprise dans l'industrie et le bâtiment

En juin, l'activité économique a légèrement rebondi dans l'industrie et le bâtiment, après un ralentissement observé en mai. Ce regain d'activité est attribué à un effet de rattrapage post-congés de mai et à une reconstitution des stocks en vue des vacances d'été. Les secteurs de l'aéronautique, de la pharmacie, de la chimie et des produits informatiques, électroniques et optiques ont particulièrement bénéficié de cette reprise. En revanche, des secteurs comme la métallurgie et le textile-habillement-chaussure ont continué de connaître des difficultés.

Graphique 1 : Taux d’utilisation des capacités de production (TUC)

Ce graphique montre l'évolution du taux d'utilisation des capacités de production dans l'industrie, indiquant une légère hausse en juin.

Une activité modérée dans les services marchands

Les services marchands ont enregistré une progression plus lente pour le deuxième mois consécutif. Des segments comme l'édition, le conseil de gestion, l'ingénierie, et la publicité ont vu leur activité augmenter, tandis que d'autres, tels que les services d'information et de programmation, les loisirs et l'hébergement ont connu un recul, en partie à cause des conditions météorologiques défavorables.

Graphique 2 : Évolution de l'activité dans les services marchands

Ce graphique illustre l'évolution de l'activité dans les différents sous-secteurs des services marchands, soulignant les variations entre les secteurs.

Carnets de commandes et incertitude économique

Les carnets de commandes restent globalement insuffisants dans presque tous les secteurs de l'industrie, à l'exception notable de l'aéronautique. Dans le bâtiment, bien que la situation soit moins dégradée dans le second œuvre, elle continue de se détériorer dans le gros œuvre. L'indicateur d'incertitude, basé sur les commentaires des entreprises, atteint des niveaux élevés, rappelant ceux de la crise énergétique de 2022. Les entreprises signalent une grande incertitude politique, notamment en raison des récentes élections législatives.

Graphique 3 : Situation des carnets de commandes

Ce graphique présente l'évolution des carnets de commandes dans l'industrie et le bâtiment, indiquant des tendances préoccupantes.

Les prix et les difficultés d’approvisionnement

Les prix des matières premières repartent légèrement à la hausse après un an de repli quasi continu. Parallèlement, la modération des prix de vente se poursuit, avec une proportion d'entreprises signalant des baisses de prix plus élevées qu'avant la pandémie. Les difficultés d'approvisionnement augmentent légèrement dans l'industrie, particulièrement dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, en raison de problèmes de transport maritime et de pénuries de composants comme les microprocesseurs.

Graphique 4 : Évolution des prix des produits finis et des matières premières

Ce graphique montre les variations des prix des produits finis et des matières premières dans l'industrie, soulignant les pressions inflationnistes récentes.

Perspectives pour juillet 2024

Pour le mois de juillet, les chefs d'entreprise anticipent une poursuite de la progression de l'activité dans l'industrie, bien que de manière hétérogène selon les sous-secteurs. L'aéronautique, l'industrie agroalimentaire, et les produits informatiques devraient continuer sur leur lancée positive, tandis que des secteurs comme la chimie et la métallurgie pourraient connaître un ralentissement. Dans les services marchands, l'activité devrait rester ralentie, avec des évolutions variées selon les secteurs. Le bâtiment, quant à lui, pourrait voir son activité se tasser dans le gros œuvre, tandis qu'elle progresserait dans le second œuvre.

Conclusion

L'économie française montre des signes de reprise inégale en juin 2024, avec des dynamiques contrastées entre les secteurs industriels, des services et du bâtiment. L'incertitude économique demeure élevée, influencée par les résultats des élections législatives et des facteurs externes tels que les difficultés d'approvisionnement. Les perspectives pour juillet indiquent une continuation de ces tendances, avec une vigilance particulière sur l'évolution des carnets de commandes et des prix des matières premières.

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